Le thé Pu-Erh (ou Pu’Er), connu sous le nom de « thé noir » en Occident, est nommé thé sombre en Orient. Il est originaire de la province chinoise du Yunnan et doit son nom au village dans lequel il a été développé pour la première fois. Le thé Pu-erh est post-fermenté, ce qui signifie que les feuilles de thé subissent un processus de fermentation microbienne après avoir été séchées et roulées, ce qui provoque un noircissement des feuilles et un changement de saveur. Ce processus permet non seulement aux thés de s’améliorer avec l’âge comme un bon vin, mais de nombreuses feuilles de thé pu-erh sont capables de conserver leur fraîcheur jusqu’à cinquante ans ! Les thés Pu-erh peuvent être trouvés sous forme de briques compressées ou sous forme de feuilles mobiles.
Le thé Pu-erh est fabriqué à partir d’une souche de feuilles plus grandes de Camellia sinensis appelée Dayeh, qui sont des arbres anciens dont les feuilles matures auraient entre 500 et 1000 ans. Ces arbres sont en général cultivés dans les régions tempérées et bien qu’ils puissent être récoltés toute l’année, le moment opportun pour les récolter est au milieu du printemps. Diverses conditions et facteurs environnementaux peuvent avoir un impact sur le profil aromatique du thé Pu’Er, ce qui se traduit par une expérience riche pour le palais. Ce thé audacieux peut être doux, fruité, musqué, herbacé et terreux.
Histoire du thé Pu-erh
Le thé Pu-erh remonte à la province du Yunnan pendant la dynastie des Han de l’Est (25-220 CE). Le commerce du thé Pu-erh a commencé sous la dynastie Tang, est devenu célèbre sous la dynastie Ming et a été popularisé sous la dynastie Qing.
Le thé Pu-erh était transporté par des mulets et des chevaux dans de longues caravanes le long de routes établies connues sous le nom de « Routes du Thé et des Chevaux ». Les commerçants troquaient donc du thé sur les marchés du comté de Pu-erh, puis louaient ensuite des caravanes pour transporter le thé chez eux.
La demande croissante pour un thé qui pouvait être facilement transporté et qui ne se gâtait pas lors de longs voyages a poussé les fournisseurs à trouver des moyens de conserver le thé. Il a été constaté qu’avec la fermentation des feuilles, le thé restait frais et s’améliorait en fait avec l’âge. Les gens ont vite découvert que le thé pu’er aidait également à la digestion, fournissait d’autres nutriments à leur alimentation et, parce qu’il était si abordable, il est rapidement devenu un produit domestique populaire. Le thé Pu-erh était très prisé et devint un puissant outil de troc entre marchands ambulants.
Le thé Pu-erh aujourd’hui
Aujourd’hui, le pu-erh continue d’être considéré comme un produit très prisé. Même dans la société moderne, un pu-erh bien conservé conserve sa valeur et reste un régal.
Dans la société occidentale, la popularité du thé pu-erh ne cesse d’augmenter auprès des buveurs de thé, propagée par le nouveau battage médiatique généré par les médias sur ses nombreux effets sur la santé. Ce n’est qu’une question de temps avant que la beauté et les bienfaits du thé pu-erh ne deviennent monnaie courante dans les ménages.
Types et variantes de thé Pu-erh
Il existe deux manières différentes de classer un thé pu-erh : cru (sheng) et cuit/mûr (shou). Cela est dû à la quantité de traitement qui a lieu après la cueillette et le flétrissement.
Lors de la transformation brute, les feuilles sont flétries puis entassées en tas, un peu comme un tas de compost, permettant aux bactéries de fermenter. Il s’agit de l’étape la plus importante du processus, appelée « Wo Dui ». C’est à ce moment-là que le caractère du thé commence à se développer. Les feuilles sont ensuite partiellement cuites afin d’arrêter l’activité enzymatique, légèrement roulées et pétries, puis laissées sécher dans un environnement de stockage à sec avec assez d’humidité pour permettre au thé de s’oxyder lentement. Ensuite, le thé est compressé ou laissé sous forme de feuilles mobiles.
La méthode de transformation a été développée au début des années 1970 par l’usine de thé du Yunnan Kunming pour accélérer le processus de production. Lors du traitement, les feuilles de thé sont cueillies et flétries puis mélangées à une culture bactérienne créée pour reproduire les bactéries qui seraient créées lors de la fermentation naturelle. Ensuite, le pu-erh doit s’oxyder complètement pendant 40 jours maximum dans un environnement chaud et humide avant d’être cuit, créant ainsi une infusion sombre et terreuse.
Le développement d’un autre type de pu-erh a également vu le jour. La méthode du pu-erh mi-cuit est née. Il s’agit en fait d’un mélange de feuilles crues et cuites qui ont été fumées à la vapeur et pressées, donnant au thé une couleur mélangée de feuilles claires et foncées.
Quelques conseils pour préparer ce thé
Le thé Pu-erh est souvent infusé dans une théière Yixing ou un bol à thé gaiwan. Le Pu-erh est infusé à la manière du gongfu, ce qui signifie que les feuilles ne sont immergées dans l’eau chaude que pendant une courte période avant que le thé ne soit versé dans un autre récipient. Les meilleurs thés Pu-erh peuvent être infusés jusqu’à 10 à 12 fois avant de commencer à perdre leur saveur. Le thé Pu’Er est mieux apprécié lorsqu’il est aspiré. Cela permet une exposition à l’air, ce qui activera les diverses saveurs tout en offrant un meilleur contact avec vos papilles gustatives. Voici comment préparer du thé Pu-Erh :
- Feuilles de thé sélectionnées : pour une infusion parfaite, utilisez uniquement des feuilles de thé Pu-erh de haute qualité
- Rincez les feuilles : remplissez le service à thé de votre choix avec environ 1 cuillère à soupe de feuilles de thé pour 200 ml d’eau et « réveillez » les feuilles en les rinçant rapidement avec de l’eau chaude à environ 90°.
- Temps d’infusion : enlevez immédiatement l’eau utilisée pour rincer et infusez à nouveau avec de l’eau chaude pendant 1 à 2 minutes pour la première infusion, avec un temps d’infusion augmenté pour les infusions suivantes.
- Détendez-vous et profitez : sirotez lentement pour savourer les saveurs.
Teneur en caféine du thé Pu’Er
La post-fermentation due au vieillissement décompose les niveaux de caféine du thé pu-erh, ce qui signifie que la teneur en caféine diminue naturellement à mesure qu’il vieillit.
Un pu-erh très vieux peut donc contenir des traces de caféine au moment de sa consommation par rapport à un pu-erh plus jeune. Cela étant dit, la teneur réelle en caféine présente dans une tasse de thé pu-erh varie en fonction de la durée d’infusion du thé. Plus le temps d’infusion est long, plus le thé contiendra de la caféine. La teneur en caféine diminuera à chaque fois que le thé sera réinfusé.
Acheter des feuilles de thé Pu-Erh
Que vous soyez nouveau dans les thés pu-erh ou que vous recherchiez simplement quelque chose d’unique et d’aventureux pour rassasier votre palais, il existe une merveilleuse sélection de thés et de mélanges à essayer. Voici quelques-uns de nos choix favoris :
